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Oct 06, 2023

Dans la réponse à la chaleur, incluez les personnes handicapées

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Fin juin, l'Espagne a connu sa première vague de chaleur de l'année, sonnant l'alarme concernant ce que de nombreux scientifiques prévoyaient comme un été record. Rien qu'en juillet, l'Espagne a connu trois autres vagues de chaleur, avec des températures bien supérieures à 40 degrés Celsius. L'été s'annonce encore long et chaud, et les personnes handicapées seront à nouveau confrontées à des défis particuliers.

Malheureusement, les vagues de chaleur sont là pour durer et vont s’intensifier à moins que les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne soient drastiquement réduites. Les températures ont continué à augmenter en Espagne, battant record après record, les étés devenant de plus en plus chauds chaque année.

Tout le monde ne peut pas bien faire face à ce type de conditions météorologiques extrêmes. En fait, en effectuant des recherches sur les droits des personnes handicapées pour Human Rights Watch, j'ai été témoin de la façon dont certaines personnes handicapées ont beaucoup de difficultés à faire face à la chaleur, notamment en raison de difficultés à réguler leur température corporelle. Beaucoup m’ont également dit que la chaleur affectait leur santé mentale et qu’ils éprouvaient des sentiments palpables d’anxiété et de dépression. Ils redoutaient de devoir rester à la maison pendant des périodes prolongées pour éviter la chaleur, ce qui exacerbe les sentiments de solitude et d'isolement social.

Et pourtant, alors que l’Espagne élaborait des plans pour répondre aux vagues de chaleur, les planificateurs ont laissé de côté les droits et les besoins des personnes handicapées.

Devoir rester à la maison pendant une vague de chaleur peut être particulièrement difficile pour les personnes en situation de marginalisation économique, dont les maisons n'ont peut-être pas été conçues pour fonctionner efficacement en matière de chauffage et qui ne peuvent pas payer pour la climatisation, y compris de nombreuses personnes handicapées. Ils peuvent également vivre dans des zones où ils sont moins susceptibles de trouver des parcs ou d’autres sources d’ombre.

L’Espagne et l’Andalousie ont tenté de répondre à ces questions et à d’autres en élaborant des plans d’action contre la canicule. Ces plans détaillent les activités que le gouvernement ainsi que les services de santé et sociaux devraient mener avant et pendant une vague de chaleur, depuis l'information du public sur les options de secours et le contact avec les personnes à risque pour leur faire savoir comment se sortir de la chaleur. Cependant, les plans précédents ne prenaient pas suffisamment en compte les personnes handicapées. En fait, les gens ont déclaré que les informations d'urgence liées à la chaleur n'étaient même pas fournies dans des formats accessibles. Ce type de conception politique d’exclusion laisse de côté certaines des personnes qui pourraient avoir le plus besoin d’aide.

Tous ces défis liés aux vagues de chaleur actuelles soulignent à quel point la crise climatique est également une crise des droits humains en raison de l’insuffisance des actions gouvernementales mondiales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique. Les vagues de chaleur menacent la santé des personnes, voire leur vie, et plus encore si elles souffrent d'un handicap ou sont économiquement marginalisées. Ils exacerbent également les inégalités existantes.

Cependant, il reste encore de l'espoir. En Espagne et dans le monde entier, les décideurs politiques, les chercheurs et les militants ont développé des moyens innovants pour faire face à la chaleur et la réduire. En 2020, l’Andalousie a adopté une loi visant à utiliser des techniques de bioclimatisation dans les bâtiments scolaires, comme l’ajout de végétation et la ventilation tout en utilisant une énergie propre, suite à un mouvement local visant à mieux protéger les enfants de la chaleur. En 2021, l'Union européenne a accepté de financer une initiative visant à fournir des panneaux solaires aux quartiers à faible revenu de Séville, combinant les efforts visant à passer aux énergies renouvelables avec ceux visant à soutenir les personnes qui subissent de manière disproportionnée la marginalisation économique.

De telles actions peuvent contribuer à remplir les obligations internationales en matière de droits de l'homme, comme celles de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, que l'Espagne a ratifiée en 2007 et qui oblige les États à protéger les personnes handicapées lors de catastrophes naturelles. Ce traité et d'autres traités relatifs aux droits de l'homme s'appliquent au gouvernement espagnol, quel que soit le ou les partis au pouvoir.